Bref aperçu sur l’oxygène
L’oxygène (O2) est le huitième élément du tableau périodique.
À température et pression ambiante, les atomes d’oxygène se lient et échangent des électrons en formant les molécules d’oxygène pour former un gaz incolore, inodore, transparent et insipide, dont le symbole chimique est O2.
Faits rapides concernant l’O2
Accélère la combustion.
À -182,9 oC (-300 oF), l’oxygène est un liquide bleu pâle
Sa température critique est de -118,4 oC (au-dessus de cette température, l’oxygène peut uniquement exister sous forme de gaz, peu importe la pression).
Un environnement enrichi en oxygène contient 23 % d’oxygène dans l’air et constitue un danger de feu.
« L’oxygène soutient la vie et permet la combustion. Bien qu’il existe de nombreux avantages à l’oxygène à l’inhalation, il présente aussi des risques et des effets toxiques. Il est donc important que les personnes chargées de l’administration d’oxygène en connaissent les indications, les risques ainsi que l’équipement
associé » (Kacmarek, Stoller & Heuer, 2013).
Aperçu : Types d’appareils à oxygène
Il existe trois principaux types d’appareils à oxygène :
Les bouteilles à gaz comprimé
Les contenants cryogéniques contenant de l’oxygène liquide
Oes concentrateurs d’oxygène aux fins d’usage thérapeutique
Parmi les facteurs à considérer dans la sélection de la source d’oxygène, mentionnons ce qui suit :
La taille et le poids de l’appareil
La capacité d’entreposage
Le coût et la capacité de remplissage de l’appareil
Pour obtenir une bonne comparaison des sources d’oxygène portatives et des appareils d’administration, visitez le site Web de l’American Thoracic Society.
Le saviez-vous?
La fabrication et la distribution d’oxygène aux fins médicales au Canada sont principalement réglementées par Santé Canada qui établit les normes et les lignes directrices de fabrication et de distribution des médicaments et des produits de santé (ce qui comprend les gaz médicaux comme l’oxygène). Le mandat de cette organisation est de s’assurer que les gaz médicaux sont sûrs pour une utilisation auprès des humains et des animaux.
Bouteilles de gaz comprimé
Oxygène en vrac
Les bouteilles peuvent être utilisées de différentes façons. Par exemple, dans un système à tubulure, de grandes bouteilles sont reliées les unes aux autres pour fournir de l’oxygène thérapeutique par des tubes de gaz thérapeutique, qui l’acheminent directement aux chambres d’hôpital.
Système à tubulure
Bouteilles à oxygène portatives
Les petites bouteilles à oxygène servent de dispositif de transport individuel pour une utilisation de courte durée.
Le saviez-vous?
Pour calculer la durée d’une bouteille en se basant sur sa taille et un débit continu, vous pouvez avoir recours à la formule suivante
Durée du débit en minutes =
(lb/po2 de pression de jauge – lb/po2 de pression résiduelle sûre) X facteur de bouteille
Débit en litres par minute
Exemples de facteur de bouteille pour différentes tailles de bouteille :
Bouteille D 0,16
Bouteille E 0,28
Bouteille M 1,56
Bouteille H 3,14
Oxygène liquide en contenant cryogénique
Appareils de distribution d’oxygène liquide en vrac
L’oxygène liquide peut être obtenu par distillation fractionnée de l’air à une usine de fabrication d’oxygène, puis livré et stocké sur place afin d’être utilisé par l’établissement de santé. On parle alors d’oxygène en vrac. Cet oxygène est stocké sur place dans de vastes récipients cryogéniques désignés par vases de Dewar. Ces vases sont remplis régulièrement par le fabricant ou fournisseur de gaz oxygène
Alors que l’oxygène liquide progresse à travers les serpentins de réchauffement et peut s’évaporer, le gaz est amené à un système de conduits de gaz médicaux, puis directement aux chambres.
Oxygène liquide portable
Différents formats de petits contenants cryogéniques sur base (aussi désignés par réservoirs) peuvent être utilisés dans différents établissements, comme les
établissements de soins de longue durée, les foyers et les salles d’hôpital, pour remplir les plus petits appareils cryogéniques portables que les patients utilisent pour
se déplacer. Ces appareils offrent un débit continu ou intermittent d’oxygène au patient ou client.
L’ Association canadienne de normalisation (CSA) offre des normes et des lignes directrices sur la sécurité, le stockage et la distribution d’oxygène liquide.
Concentrateurs d’oxygène aux fins médicales
Les concentrateurs d’oxygène fournissent une source sûre d’air enrichi d’oxygène. Il s’agit d’appareils qui permettent de retirer de façon sélective l’azote de l’air ambiant afin d’augmenter la concentration d’oxygène dfthans le produit gazeux livré. Un concentrateur est un appareil électrique ou à piles, qui ne stocke pas l’oxygène s’il n’est pas utilisé.
Les concentrateurs d’oxygène de format industriel peuvent fournir l’oxygène à la canalisation de gaz thérapeutique, lequel est ensuite acheminé à la chambre. Les concentrateurs ont recours à deux méthodes différentes pour séparer et concentrer l’oxygène présent dans l’air, soit les tamis moléculaires et les membranes semi-perméables.
Les tamis moléculaires utilisent des cristaux de silicate de sodiumaluminium, associés à la technologie d’absorption modulée en pression ou d’absorption à pression alternée sous vide.
Les membranes semi-perméables sont de minces membranes plastiques qui sont sélectivement perméables aux molécules d’O2 et à la vapeur d’eau.
Le saviez-vous?
Les concentrateurs d’oxygène portatifs à piles peuvent fonctionner en mode de débit continu, à doses par impulsions et (ou) en mode sur demande.
Contenants d’oxygène portatifs
Les petits concentrateurs individuels peuvent fournir l’oxygène à une chambre d’hôpital, à domicile ou pour les déplacements. Ils permettent aussi de séparer l’oxygène de l’air au moyen de tamis moléculaires ou de membranes semiperméables.
Il existe trois types de ces concentrateurs :
les concentrateurs stationnaires
les concentrateurs utilisés pour remplir les bouteilles portatives en aluminium
Pes concentrateurs d’oxygène portatifs fonctionnant aux piles à lithium.
concentrateurs d’oxygène
L’oxygène et la sécurité à domicile
La CSA a élaboré des normes liées au stockage, à la manutention et à l’utilisation sûrs d’appareils portatifs d’oxygène dans les foyers et les établissements de soins de
santé. Il s’agit d’une ressource-clé à laquelle ont participé des membres de l’OTRO des quatre coins de l’Ontario.
Le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail offre aussi différentes ressources. Vous pouvez consulter son site Web et entrer le terme « oxygène » pour en savoir plus. Voici certains liens intéressants :
Dangers liés aux gaz comprimés
www.ccohs.ca/oshanswers/chemicals/compressed/compress.html
Stockage et manutention des bouteilles de gaz comprimé
www.ccohs.ca/oshanswers/safety_haz/welding/storage.html
Travail avec des gaz comprimés
www.ccohs.ca/oshanswers/prevention/comp_gas.html
Travail en toute sécurité avec des liquides cryogéniques
www.ccohs.ca/oshanswers/prevention/cryogens.html#_1_7
La sécurité, l’étiquetage, la manutention et le transport de contenants d’oxygène thérapeutique sont réglementés par la législation fédérale, comme :
- Transports Canada – Transport de marchandises dangereuses – L’oxygène est un gaz non toxique et ininflammable de classe 2.2.
- Health Canada – Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail (WHMIS).
L’oxygène est un gaz comprimé de classe A.
Les fabricants d’oxygène thérapeutique du Canada sont tenus de fournir des fiches signalétiques du SIMDUT pour l’oxygène, que l’on trouvera dans leur site Web.
GLOSSAIRE
Appareils de conservation - La durée d’une bouteille de liquide dépend de la quantité d’oxygène que l’on utilise. Les appareils de conservation en prolongent la durée. Les appareils d’oxygène fournissent de l’oxygène de façon continue pendant l’inspiration et l’expiration. On peut programmer les appareils de conservation pour fournir de l’oxygène pendant l’inspiration seulement, réduisant ainsi le gaspillage pendant l’expiration.
Contenant cryogénique – Contenant statique ou mobile, isolé, conçu pour contenir du gaz liquéfié à des températures extrêmement basses. Les contenants mobiles sont aussi désignés par « Dewars ». Tiré de : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits-sante/conformite-application-loi/bonnes-pratiques-fabrication/documents-orientation/lignes-directrices-0031/document.html
Distillation fractionnée – Processus de séparation des parties d’un mélange en le chauffant et en condensant ses composantes selon leurs points d’ébullition différents. Tiré de : http://medical-dictionary.thefreedictionary.com/fractional+distillation.
Gaz thérapeutique – Un seul gaz ou un mélange de plusieurs gaz ne nécessitant aucun autre traitement avant d’être administré(s). Toutefois, ce ou ces gaz ne sont pas dans leur forme finale (p. ex., oxygène liquéfié) et sont désignés par gaz en vrac. Tiré de : http://ccinfoweb2.ccohs.ca/legislation/documents/stds/csa/cmgpi12e.htm
Numéro d’identification de drogue (DIN) – Numéro de huit chiffres généré par ordinateur qui est attribué par Santé Canada avant la commercialisation au Canada. Ce numéro est unique et sert à identifier tous les médicaments vendus dans une forme posologique. Il est inscrit sur l’étiquette d’un médicament de prescription ou d’un médicament sans ordonnance qui ont été évalués et approuvés pour la vente au Canada. Un DIN énumère les caractéristiques du produit : fabricant, nom du produit, ingrédient(s) actif(s), la force de l’ingrédient médicinal, la forme posologique et la voie d’administration. Tiré de : www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodpharma/activit/fs-fi/dinfs_fd-fra.php.
Système à tubulure – Équipement ou appareil conçu pour remplir un ou plusieurs contenants de gaz à la fois.
(TPA) Température et Pression Ambiante = température et pression standard = 0 °C, atmosphère 1
TPCS = Température et pression corporelle – saturé = 37 °C, atmosphère 1 et 44 mg H2O/L
ANNEXE
- American Thoracic Society (2020) Clinical Practice Guideline: Home Oxygen Therapy for Adults with Chronic Lung Disease. Tiré de : https://www.atsjournals.org/doi/pdf/10.1164/rccm.202009-3608ST
- Becker, D. E., & Casabianca, A. B. (2009). Respiratory monitoring: physiological and technical considerations. Anesthesia Progress, 56(1), 14-20. doi: 10.2344/0003-3006-56.1.14.
- Cairo, J., M. & Pilbeam, S., P., (2017) Mosby’s Respiratory Care Equipment (10th ed.). St. Louis, MO: Mosby.
- Canadian Standards Association. (2016). Z305.12-06 (R2012) - Safe Storage, Handling, and Use of Portable Oxygen Systems in Residential Buildings and Health Care Facilities. Tiré de : https://www.csagroup.org/store/search-results/?search=all~~Safe%20Storage,%20Handling,%20and%20Use%20of%20Portable%20Oxygen%20Systems%20in%20Residential%20Buildings%20and%20Health%20Care
- Cousins JL, Wark PA, McDonald VM. Acute oxygen therapy: a review of prescribing and delivery practices. Int J Chron Obstruct Pulmon Dis. 2016;11:1067-1075. Publié le 24 mai 2016, doi : 10.2147/COPD.S103607
- Gardenshire, D. (2020). Rau’s Respiratory Care Pharmacology. (10th ed.). St. Louis, MO: Mosby Inc.
- Kacmarek, R. M., Stoller, J.K. Heuer, A. J. (2013). Egan’s Fundamentals of Respiratory Care. (10th ed.). St. Louis, MO: Mosby.
- Mariciniuk, D. D., Goodridge, D., Hemandez, P., Rocker, J., Balter, M., Bailey, P., Brown, C. (2011). Managing dyspnea in patients with advanced chronic obstructive pulmonary disease: A Canadian Thoracic Society clinical practice guideline. Canadian Respiratory Journal, 18(2), 69–78. Tiré de :www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3084418/
- Ministre de la Santé et des Soins de longue durée, Manuel des politiques et procédures du Programme d’appareils et accessoires fonctionnels (mai 2016). Conflit d’intérêts. Tiré de : Manuel des politiques et procédures du Programme d’appareils et accessoires fonctionnels (gov.on.ca)
- O'Driscoll, B. R., Howard, L. S., Earis, J., & Mak, V. (2017). British Thoracic Society Guideline for oxygen use in adults in healthcare and emergency settings. BMJ open respiratory research, 4(1), e000170. Tiré de : https://doi.org/10.1136/bmjresp-2016-000170
- Sackett, D., Rosenberg, W., Gray, J., Haynes, R., & Richardson, W. (1996). Evidence-based medicine: what it is and what it isn't. British Medical Journal, 312, 71-72. Tiré de : www.bmj.com/cgi/content/full/312/7023/71