Sujets particuliers
Soins néonataux
Fournir des soins d’oxygénothérapie aux patients néonataux est une question complexe qui doit être traitée en fonction de chaque situation clinique. Pour les nouveau-nés, on se base généralement sur les normes du Textbook of Neonatal Resuscitation de l’American Academy of Pediatrics, adaptées pour le Canada par la Société canadienne de pédiatrie
Ressources:
Société canadienne de pédiatrie (2020). Lignes directrices du PRN, 7e édition. Tiré de : https://cps.ca/en/nrp-prn/faqs#Oxygen%20Administration
Oxygénothérapie hyperbare
Principes de base du fonctionnement des chambres hyperbares
La pression accrue à l’intérieur de la chambre, associée à l’apport d’oxygène 100 % (FiO2 = 1.0), entraîne la diffusion d’oxygène dans le plasma sanguin à une concentration jusqu’à 10 fois la concentration normale. Les patients sont supervisés en tout temps pendant l’oxygénothérapie hyperbare (OHB), souvent par des thérapeutes respiratoires.
Le saviez-vous?
L’ Undersea and Hyperbaric Medical Society (UHMS) est un organisme international à but non lucratif, considéré comme une source principale d’information scientifique au monde, dans le domaine de la médecine de plongée et hyperbare.
Santé Canada se reporte aux lignes
directrices de la UHMS, et la CSA établit les normes de thérapie hyperbare au Canada
Effets physiologiques de l’oxygénothérapie hyperbare
un blocage artériel;
Indications
Depuis 2019, les indications suivantes sont des usages approuvés de l’oxygénothérapie hyperbare, selon l’Undersea & Hyperbaric Medical Society (UHMS) :
Embolie gazeuse
Empoisonnement par le monoxyde de carbone :
Myosite et myonécrose clostridiale (gangrène gazeuse)
Lésion par écrasement, syndrome de loge et autres ischémies traumatiques aiguës
Mal de décompression
Insuffisances artérielles :
Guérison de certains problèmes – ulcères causés par le diabète
Anémie grave
Abcès intracrânien
Infections nécrosantes des tissus mous
Ostéomyélite (réfractaire)
Lésion d’irradiation retardée (nécrose des tissus mous et des os)
Greffes et lambeaux compromis
Brûlure d’origine thermique aigüe
Surdité de perception idiopathique brusque*
(*approuvé le 8 octobre 2011 par le conseil d’administration de l’UHMS)
Complications possibles de l’oxygénothérapie hyperbare
Barotraumatisme :
Traumatisme de l’œil ou des sinus
Toxicité de l’oxygène :
Autres :
Sécurité des chambres hyperbares (Santé Canada)
Les chambres hyperbares sont des appareils médicaux de classe 3 qui doivent être autorisés par Santé Canada avant leur importation et leur vente au Canada. Le Règlement sur les instruments médicaux exige que tous les appareils médicaux importés et vendus au Canada soient sûrs et efficaces, et qu’ils soient d’excellente fabrication. Les appareils doivent donc être examinés avant leur mise sur le marché et il faut assurer une supervision post-marché relativement à toute situation adverse.
Santé Canada a examiné les données scientifiques liées aux chambres hyperbares. Selon ces données, les chambres hyperbares peuvent actuellement traiter troubles reconnus par l’Undersea and Hyperbaric Medical Society. Par conséquent, Santé Canada a octroyé aux chambres hyperbares des permis comme méthode de traitement de ces treize troubles seulement. Aucun permis n’a été octroyé relativement à l’utilisation des chambres hyperbares pour traiter d’autres troubles.
Undersea and Hyperbaric Medical Society
http://membership.uhms.org/?page=Indications
Undersea and Hyperbaric Medical Society, chapitre canadien
www.cc-uhms.ca/wp/
Médecine hyperbare de l’Université de Toronto
(ressource de formation adressée aux professionnels de la santé)
www.hyperbaric.utoronto.ca/hyperbaricmedicine/index.asp
L’oxygénothérapie à haute altitude
Effets de l’altitude sur la disponibilité de l’oxygène
Lorsque l’altitude augmente, la pression barométrique diminue. La pression barométrique est la pression exercée par les gaz à un lieu donné de l’atmosphère, et constitue la somme des pressions partielles des gaz à composantes. La composition de l’atmosphère ne change pas avec l’altitude, mais la pression barométrique, oui. À mesure que l’altitude diminue, il y a une diminution de la pression partielle exercée par chaque gaz à composantes. Ainsi, à mesure que l’altitude augmente, la pression partielle de l’oxygène dans les alvéoles diminue. Une pression partielle réduite d’oxygène entraîne une hypoxie relative.
Les documents suivants aident quant à la planification des voyages auprès de transporteurs aériens commerciaux :
Transport Canada – “Passagers ayant besoin d’oxygène thérapeutique”
https://tc.canada.ca/en/aviation/reference-centre/advisory-circulars/advisory-circularac-no-700-002#s4-1
Il est également utile de consulter le site Web du transporteur aérien que le patient prévoit utiliser afin d’obtenir de l’aide quant à la planification et les dispositions relatives au voyage si on a besoin d’oxygène.
Oxygène hyperbare et 5e acte autorisé
Les thérapeutes respiratoires administrent l’oxygène hyperbare depuis quelque temps, en vertu du 4e acte autorisé (« administration d’une substance par injection or inhalation »). Comme nous l’avons mentionné précédemment, la Loi sur les hôpitaux publics exige tout de même que les thérapeutes respiratoires obtiennent une ordonnance d’un autorisateur valide pour administrer de l’oxygène dans ce milieu. Aucun changement n’a été apporté aux pratiques actuelles liées à l’oxygène hyperbare dans les hôpitaux de l’Ontario.
Le 5e acte autorisé, en combinaison avec le règlement sur les substances prescrites, permet maintenant aux thérapeutes respiratoires d’administrer de l’oxygène thérapeutique. Par conséquent, dans un cadre hyperbare à l’extérieur d’un hôpital, les thérapeutes respiratoires peuvent administrer l’oxygène sans l’exigence supplémentaire d’obtenir une ordonnance d’un médecin ou autre autorisateur. Toutefois, l’administration d’oxygénothérapie hyperbare doit être conforme au diagnostic, au dépistage pré-traitement et au profil de traitement prescrit (profondeur, pression, durée, etc.) établis par le médecin traitant. Par conséquent, un thérapeute respiratoire ne peut pas initier un traitement d’oxygénothérapie hyperbare, mais peut mettre ce traitement en place en collaboration avec le médecin traitant.
L’oxygénothérapie hyperbare est considérée comme faisant partie de la portée de la thérapie respiratoire. Toutefois, elle exige des compétences dépassant celles que possède un thérapeute respiratoire diplômé (entrée dans la profession). Dans un cadre hospitalier et communautaire, l’obtention de titres de compétences à titre de technicien hyperbare agréé de l’Undersea and Hyperbaric Medical Society (UHMS) est la norme du secteur, le paramètre servant à jauger tout thérapeute respiratoire qui administre l’oxygénothérapie hyperbare.
Comme il est mentionné à la page 37, l’OTRO a approuvé la liste de 14 indications pour l’oxygénothérapie hyperbare établies par l’UHMS. Santé Canada appuie l’application d’oxygénothérapie hyperbare en fonction des lignes directrices de l’UHMS et met en garde contre les utilisations « irrégulières » qui n’ont pas démontré leur efficacité. L’OTRO n’approuve pas les utilisations irrégulières de thérapie hyperbare et le recours par un thérapeute respiratoire à une telle activité pourrait être considéré comme un manquement professionnel.
Le saviez-vous?
Dans la cabine d’un avion commercial normal, la pression exercée est l’équivalent de la pression barométrique à 5 000 – 8 000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Par conséquent, les patients qui nécessitent un supplément d’oxygène au sol pourraient nécessiter un accroissement de leur supplément à altitude plus élevée.
GLOSSAIRE
Appareils de conservation - La durée d’une bouteille de liquide dépend de la quantité d’oxygène que l’on utilise. Les appareils de conservation en prolongent la durée. Les appareils d’oxygène fournissent de l’oxygène de façon continue pendant l’inspiration et l’expiration. On peut programmer les appareils de conservation pour fournir de l’oxygène pendant l’inspiration seulement, réduisant ainsi le gaspillage pendant l’expiration.
Contenant cryogénique – Contenant statique ou mobile, isolé, conçu pour contenir du gaz liquéfié à des températures extrêmement basses. Les contenants mobiles sont aussi désignés par « Dewars ». Tiré de : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits-sante/conformite-application-loi/bonnes-pratiques-fabrication/documents-orientation/lignes-directrices-0031/document.html
Distillation fractionnée – Processus de séparation des parties d’un mélange en le chauffant et en condensant ses composantes selon leurs points d’ébullition différents. Tiré de : http://medical-dictionary.thefreedictionary.com/fractional+distillation.
Gaz thérapeutique – Un seul gaz ou un mélange de plusieurs gaz ne nécessitant aucun autre traitement avant d’être administré(s). Toutefois, ce ou ces gaz ne sont pas dans leur forme finale (p. ex., oxygène liquéfié) et sont désignés par gaz en vrac. Tiré de : http://ccinfoweb2.ccohs.ca/legislation/documents/stds/csa/cmgpi12e.htm
Numéro d’identification de drogue (DIN) – Numéro de huit chiffres généré par ordinateur qui est attribué par Santé Canada avant la commercialisation au Canada. Ce numéro est unique et sert à identifier tous les médicaments vendus dans une forme posologique. Il est inscrit sur l’étiquette d’un médicament de prescription ou d’un médicament sans ordonnance qui ont été évalués et approuvés pour la vente au Canada. Un DIN énumère les caractéristiques du produit : fabricant, nom du produit, ingrédient(s) actif(s), la force de l’ingrédient médicinal, la forme posologique et la voie d’administration. Tiré de : www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodpharma/activit/fs-fi/dinfs_fd-fra.php.
Système à tubulure – Équipement ou appareil conçu pour remplir un ou plusieurs contenants de gaz à la fois.
(TPA) Température et Pression Ambiante = température et pression standard = 0 °C, atmosphère 1
TPCS = Température et pression corporelle – saturé = 37 °C, atmosphère 1 et 44 mg H2O/L
ANNEXE
- American Thoracic Society (2020) Clinical Practice Guideline: Home Oxygen Therapy for Adults with Chronic Lung Disease. Tiré de : https://www.atsjournals.org/doi/pdf/10.1164/rccm.202009-3608ST
- Becker, D. E., & Casabianca, A. B. (2009). Respiratory monitoring: physiological and technical considerations. Anesthesia Progress, 56(1), 14-20. doi: 10.2344/0003-3006-56.1.14.
- Cairo, J., M. & Pilbeam, S., P., (2017) Mosby’s Respiratory Care Equipment (10th ed.). St. Louis, MO: Mosby.
- Canadian Standards Association. (2016). Z305.12-06 (R2012) - Safe Storage, Handling, and Use of Portable Oxygen Systems in Residential Buildings and Health Care Facilities. Tiré de : https://www.csagroup.org/store/search-results/?search=all~~Safe%20Storage,%20Handling,%20and%20Use%20of%20Portable%20Oxygen%20Systems%20in%20Residential%20Buildings%20and%20Health%20Care
- Cousins JL, Wark PA, McDonald VM. Acute oxygen therapy: a review of prescribing and delivery practices. Int J Chron Obstruct Pulmon Dis. 2016;11:1067-1075. Publié le 24 mai 2016, doi : 10.2147/COPD.S103607
- Gardenshire, D. (2020). Rau’s Respiratory Care Pharmacology. (10th ed.). St. Louis, MO: Mosby Inc.
- Kacmarek, R. M., Stoller, J.K. Heuer, A. J. (2013). Egan’s Fundamentals of Respiratory Care. (10th ed.). St. Louis, MO: Mosby.
- Mariciniuk, D. D., Goodridge, D., Hemandez, P., Rocker, J., Balter, M., Bailey, P., Brown, C. (2011). Managing dyspnea in patients with advanced chronic obstructive pulmonary disease: A Canadian Thoracic Society clinical practice guideline. Canadian Respiratory Journal, 18(2), 69–78. Tiré de :www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3084418/
- Ministre de la Santé et des Soins de longue durée, Manuel des politiques et procédures du Programme d’appareils et accessoires fonctionnels (mai 2016). Conflit d’intérêts. Tiré de : Manuel des politiques et procédures du Programme d’appareils et accessoires fonctionnels (gov.on.ca)
- O'Driscoll, B. R., Howard, L. S., Earis, J., & Mak, V. (2017). British Thoracic Society Guideline for oxygen use in adults in healthcare and emergency settings. BMJ open respiratory research, 4(1), e000170. Tiré de : https://doi.org/10.1136/bmjresp-2016-000170
- Sackett, D., Rosenberg, W., Gray, J., Haynes, R., & Richardson, W. (1996). Evidence-based medicine: what it is and what it isn't. British Medical Journal, 312, 71-72. Tiré de : www.bmj.com/cgi/content/full/312/7023/71